Au moment où les écrivains israéliens invités au Salon du livre venaient parler à Paris de leur rêve de coexistence et de paix avec les Palestiniens, des militants de la Ligue de défense juive accueillaient Shimon Pérès aux cris de «traître» à la soirée du Crif organisée le 13 mars en son honneur. Ces mêmes accusations qui avaient conduit, en ce funeste samedi de novembre 1995, à l'assassinat d'Yitzhak Rabin.
Des incidents qui, bien que mineurs, en disent long sur l'état de la communauté juive de France. Une communauté trop souvent à mille lieux de la réalité démocratique de la société israélienne. Une société où le débat ne s'embarrasse d'aucun sujet tabou, c'est-à-dire une société capable d'affronter ses faiblesses, de reconnaître ses erreurs et ses fautes et de tendre la main à ses voisins.
La paix a un prix. Mais rien ne vaut la paix. Les habitants d'Israël qui vivent sous la menace permanente des attentats le savent mieux que quiconque. Ehoud Olmert a le courage de l'admettre. La paix ne pourra se faire qu'au prix de «concessions douloureuses», c'est-à-dire la restitution de la majeure partie des territoires occupés débouchant sur la création d'un Etat palestinien.
Quand le Premier ministre israélien s'apprête à prendre des décisions difficiles pour l'avenir de son pays, le rôle de la communauté juive de France n'est-il pas de le soutenir, de faire bloc derrière lui ? Plutôt que de laisser croire que les Juifs de France donnent raison aux extrémistes ?
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