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Libération

Ioulia Timochenko veut faire tomber l'exubérant maire de Kiev

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publié le 5 avril 2008 à 3h00

En guerre contre la corruption qui gangrène son pays, Ioulia Timochenko, la Premier ministre d'Ukraine, demande la tête du maire de Kiev. Suivant ses recommandations, le Parlement a convoqué une élection municipale anticipée dans la capitale le 25 mai. Un scrutin qui a toutes les chances de se transformer en référendum pour ou contre l'actuel maire de la ville, Léonid Tchernovetski, un oligarque haut en couleur soupçonné de malversation mais toujours populaire.

L'égérie de la «Révolution Orange» (en 2004) est inflexible. «Dire qu'il n'y a pas de corruption à la mairie de Kiev équivaudrait à dire qu'il n'y avait pas de sexe à l'époque soviétique», a-t-elle déclaré, imperturbable. Léonid Tchernovetski n'a pas tardé à contre-attaquer. Destitué par les députés, il a annoncé son intention de se porter candidat à sa propre succession. Et qualifié sa mise à l'écart d'«absolument illégale».

L'homme a de la ressource car il n'en est pas à son premier scandale. En 2006, il avait créé l'événement, en ravissant la mairie à un ancien apparatchik. On l'avait alors vu distribuant des paquets de céréales à des grands-mères dans le besoin. On le dit très proche d'une secte protestante, très bienveillante vis-à-vis de la richesse qu'il a fait fructifier à Kiev.

Car Léonid Tchernovetski est riche, très riche, et l'affiche sans complexe, dans le style tapageur des oligarques, à grand renfort de vêtements de luxe et de voitures hors de prix. Sa banque Pravex, créée en pleine pé