De notre correspondant à Washington. Mark Penn, le timonier de la campagne de Hillary Clinton, a quitté le navire. Il a dû démissionner dimanche, en raison d'un conflit d'intérêt patent. PDG de l'agence de communication Burson-Marsteller, Penn continuait de travailler pour l'un de ses clients, l'Etat colombien, afin de promouvoir un projet d'accord de libre-échange bilatéral. Or, la candidate à l'investiture démocrate s'est à maintes reprises déclarée opposée à un tel accord, afin de courtiser les voix ouvrières. Mark Penn a scellé son sort en rencontrant l'ambassadeur de Colombie la semaine dernière. Déjà irrités par l'effritement de leurs soutiens, dont la récente défection du gouverneur du Nouveau-Mexique, Bill Richardson, en faveur du rival Barack Obama, les Clinton n'ont pas apprécié.
Ceaucescu. Lorsque Penn s'est embarqué dans la campagne de l'ex- première dame, celle-ci a accepté qu'il conserve ses fonctions de PDG de Burson-Marsteller. Or, le passé de cette vénérable entreprise sans scrupule a de quoi faire sourciller puisqu'elle s'est mise, au fil des années, au service du despote roumain Nicolae Ceaucescu et du dictateur argentin Jorge Videla. Alors qu'il tenait la barre de la campagne de Hillary Clinton, qui lui versait des honoraires de 5 millions de dollars (3,2 millions d'euros), Penn continuait de caboter pour sa clientèle actuelle, parmi laquelle on trouve l'entreprise de mercenariat privée Blackwater, active en Irak.
Tandis que la sénatrice sollicite l'importa