Les résultats officiels ne seront publiés qu'aujourd'hui, mais ils sont déjà connus et sans surprise : le président monténégrin sortant, Filip Vujanovic, a été réélu au premier tour de la présidentielle, dimanche. Cet ancien avocat de 53 ans est un féal de Milo Djukanovic, l'homme fort qui a conduit le pays à l'indépendance en 2006. Quand l'un occupe le poste de président, l'autre est Premier ministre, et ceci depuis quinze ans, un scénario qui a peut-être inspiré Vladimir Poutine en Russie, ou l'a du moins convaincu de sa viabilité.
Premier ministre de 1998 à 2002, Vujanovic a été élu président en 2003. Une seule fois chef de l'Etat, Milo Djukanovic effectue, à 45 ans, son quatrième mandat de Premier ministre. Il a quitté la politique après la proclamation de l'indépendance, mais y est revenu en février au poste qu'il affectionne le plus, celui de Premier ministre - l'homme qui détient les vrais pouvoirs. Inutile donc de dire combien ce petit pays de 650 000 habitants est verrouillé par les partisans du tandem Vujanovic-Djukanovic.
Centralisateur. En maints aspects, le Monténégro est une exception en ex-Yougoslavie. Issu d'une sécession tranquille avec la Serbie, il est le seul pays à ne pas avoir connu l'alternance politique. Le DPS, le Parti démocratique des socialistes, qui dirige le pays depuis 1990, est le successeur de l'ancienne Ligue des communistes, dont il a gardé les biens. Centralisateur et adepte de Slobodan Milosevic, Djukanovic sut prendre ses distances après l