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Libération

Quand les services secrets allemands ménageaient Kadhafi

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publié le 8 avril 2008 à 3h01

Les services secrets allemands (BND) se seraient bien passés de ce nouveau scandale. La presse et le Bundestag cherchent depuis vendredi à savoir ce qu'ils savaient du passe-temps d'une trentaine de membres des forces d'élite allemandes en Libye, entre décembre 2005 et juin 2006 : ces soldats et policiers auraient arrondi leurs fins de mois, sur leurs congés, en aidant à la formation des services libyens pour le compte de la société de sécurité BDB. Pour les Verts, soit le BND ne savait rien «et on se demande à quoi il sert», soit il était informé, ce qui laisse supposer que les troupes d'élite travaillaient sur ordre gouvernemental. Le BND dépend directement de la chancellerie. L'ancien chancelier Gerhard Schröder est sorti de sa réserve ce week-end pour démentir formellement un article du quotidien populaire Bild Zeitung affirmant qu'il aurait rencontré le colonel Kadhafi en 2004 à ce sujet. A l'époque, la Libye avait annoncé le démantèlement de ses programmes nucléaires secrets mais figurait toujours sur la liste des pays accusés par les Occidentaux de soutenir le terrorisme. L'aide allemande à Tripoli aurait été, selon Bild, une «récompense» pour son intervention en faveur de la libération, en 2000, d'otages allemands détenus sur l'île de Jolo aux Philippines par des extrémistes islamistes. Le BND, qui dément toute implication, a dû justifier ces dernières années son rôle dans une série de scandales, notamment l'interrogatoire en