Touché mais pas coulé. Robert Mugabe s'accroche au pouvoir comme un vieux boxeur aux cordes du ring. Il y a une semaine, le plus vieux chef d'Etat au monde était donné fini, lâché par les siens après sa défaite de plus en plus évidente aux élections générales du 29 mars, dont le pays attend toujours les résultats. C'était mal le connaître. Après quelques jours d'apparente stupeur, le président zimbabwéen, toujours aussi silencieux, a lancé la contre-attaque par partisans interposés : demande de recomptage des votes ; défilé dans la capitale des war vets, les anciens combattants de la guerre d'indépendance ; invasion de plusieurs fermes appartenant à des Blancs par les mêmes war vets. Robert Mugabe est décidé à affronter un second tour. Pour la gagne.
A 84 ans, Mugabe ne se laissera pas chasser du pouvoir sans combattre. Il sait qu'il finirait comme un SDF de luxe, indésirable et encombrant partout où il se pose, ou, pire encore, sur les bancs d'un tribunal. Et s'il a pu déclarer qu'il ne quitterait le pouvoir qu'à l'âge de. 100 ans, ce n'était pas qu'une boutade. Il fallait entendre : pas avant sa mort. Car Mugabe est devenu une caricature de dictateur, affamant son peuple, fêtant son anniversaire avec faste au bras de sa jeune épouse Grace - que les Zimbabwéens surnomment Disgrace - et prononçant des discours incendiaires, volontiers xénophobes et homophobes.
Prison. Pourtant, Robert Mugabe n'a pas toujours été cet histrion à la petite moust