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Libération

Les médias chinois passent le fiasco sous le boisseau

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publié le 9 avril 2008 à 3h02

«Qu'on laisse la Chine tranquille», déclare un Parisien, agitant un drapeau chinois devant les caméras de CCTV. «Vive la Chine, s'écrie un autre, ces incidents sont honteux.» Dans son journal de 19 heures hier, la chaîne nationale évoque sans les montrer «des perturbations» sur le passage de la flamme dans la capitale française.

Souriants. Une seule image illustre le désordre : celle d'un homme sans visage, traîné par deux policiers. La suite du sujet est consacrée à la «foule» française et chinoise des supporters olympiques, tous équipés de la bannière rouge. L'incident, provoqué par des «indépendantistes tibétains», est clos. Place aux athlètes et au succès du parcours de la torche olympique, porteuse de «paix, d'amitié et de progrès».

Le Quotidien du Peuple affiche une photo cadrée de Chinois devant le Trocadéro, souriants et joyeux, leurs drapeaux à bout de bras. Le même reportage made in France de l'agence d'Etat Chine nouvelle se retrouve sur la plupart des sites de la presse chinoise d'hier. «On est là pour voir la torche, pas les Tibétains», raconte Marc, un étudiant français qui semble mal connaître la chanson de Boris Vian, «ils n'ont rien à voir avec nous, sinon qu'ils nous dérangent». Une mère de famille française «partage l'avis des personnes qui l'entourent» sur le passage de la flamme, et estime que les fauteurs de troubles «s'humilient eux-mêmes». Pour une jeune Chinoise de Pari