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Libération

Paris s'incline devant les morts rwandais

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publié le 9 avril 2008 à 3h02

Pour la première fois depuis le génocide de 1994 au Rwanda, un membre du gouvernement français a participé à une cérémonie commémorant le déclenchement, le 6 avril, de la tuerie ayant conduit à la mort de 800 000 Tutsis et opposants hutus. Lors d'une cérémonie organisée lundi par l'association de rescapés Ibuka devant le mur de la Paix, à Paris, la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, Rama Yade, a regretté les «faiblesses» et les «erreurs» de la France et de la communauté internationale au Rwanda. Elle reprend ainsi l'expression utilisée par Nicolas Sarkozy lors du sommet Europe-Afrique de Lisbonne, en décembre. Bernard Kouchner, qui avait effectué un court voyage à Kigali fin janvier, a fait déposer une gerbe en son nom, le même jour, à l'occasion d'une autre cérémonie à Paris.

Torts. Ces gestes s'inscrivent dans une série de mesures visant à renouer les liens avec le Rwanda, qui a rompu toute relation diplomatique avec la France en décembre 2006, à la suite de l'émission de mandats d'arrêts par le juge Bruguière visant le proche entourage du président Paul Kagame, pour son implication présumée dans l'attentat du 6 avril 1994. Plus généralement, Kouchner, qui est l'un des rares hommes politiques français à s'être ému des massacres au Rwanda à l'époque, a à coeur de tourner cette page douloureuse en reconnaissant les torts de la France. Mais jusqu'où ? Telle est la question qui agite en ce moment les militaires français visés par une plainte au tribunal des armées. Kouchn