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Libération

Les émeutiers de la faim mettent Haïti en ébullition

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publié le 10 avril 2008 à 3h03

Les violences se sont poursuivies, hier, en Haïti pour la deuxième journée consécutive. Depuis le début des émeutes, il y a une semaine, au moins cinq personnes ont été tuées bar balle et une quarantaine blessées, selon des sources hospitalières. Les Casques bleus de l'ONU à Port-au-Prince sont intervenus avec des tirs de gaz lacrymogène, et ont même effectué des tirs de sommation près de la présidence haïtienne, selon des témoins. Toutes les activités étaient paralysées dans la capitale et de nombreux commerces ont été mis à sac par des manifestants armés de gourdins, certains portant des armes à feu.

Mardi, les émeutiers de la faim avaient déjà tenté de forcer les portes du palais, avant d'en être repoussés par les soldats de la Minustah (Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti). Hier soir (heure de Paris), aucun bilan n'était disponible concernant ces nouvelles violences.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a lancé hier un appel au calme. Dans un communiqué, il a exhorté «tous les manifestants à renoncer à tout acte de violence». Il a également fait part de sa «compréhension pour la souffrance du peuple haïtien suite à la hausse des prix de la nourriture et de l'essence» et a «encouragé les bailleurs de fonds internationaux à apporter de manière urgente leur assistance à Haïti». Quelques heures plus tard, le président haïtien, René Préval, a également appelé au calme. Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques. 80 % de ses habit