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Libération

Mission française en Colombie : les raisons d'un échec

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publié le 10 avril 2008 à 3h03

La «mission humanitaire» envoyée il y a une semaine en Colombie par Nicolas Sarkozy pour tenter de sauver Ingrid Betancourt, otage de la guérilla des Farc depuis six ans, rentrera «prochainement», «à vide». Sans la Franco-colombienne, ex-candidate à l'élection présidentielle dans ce pays.

Que s'est-il passé ?

Mardi, les Farc, dans un communiqué, avaient annoncé qu'elles ne libéreraient pas Ingrid Betancourt. La mission médicale de Sarkozy, écrivait la guérilla, «n'est pas le résultat d'une concertation» : «Nous n'agissons pas sous le coup de campagnes médiatiques». Comme à son habitude, la guérilla accuse le président colombien Alvaro Uribe d'être responsable de cet échec. La mission était composée notamment d'un médecin et de deux intermédiaires qui travaillent sur le dossier depuis la fin des années 90 : l'universitaire suisse Jean-Pierre Gontard, ancien collaborateur de la Croix-Rouge, et l'ex-consul de France à Bogotá, Noël Saez. Les deux hommes ont des contacts avec les Farc. Leur travail de fourmi a même parfois été utile sur quelques cas particuliers d'otages - sans jamais aboutir à un accord global. Cependant, leur principal contact était Raúl Reyes, numéro 2 et porte-parole de la guérilla, tué le 1er mars dans une opération commando de l'armée colombienne. Dans leur communiqué, les Farc affirment à nouveau que cet assassinat «a blessé à mort toute possibilité d'un accord humanitaire et de paix.»

Paris s'est-il fourvoyé ?

Le Quai d'Orsay affirme avoi