Menu
Libération

«Omar Bongo, le ministre français du pillage du Gabon»

Article réservé aux abonnés
Des activistes ont posé des scellés symboliques sur un immeuble parisien du président gabonais pour protester contre la Françafrique et la visite du secrétaire d'Etat français à Libreville.
par François Meurisse
publié le 10 avril 2008 à 7h00

C'est une rue étroite du huitième arrondissement de Paris, à quelques encablures de l'Elysée. Il y a une banque de gestion privée et l'ambassade d'Estonie. Mais au numéro 4 de la rue de la Baume, il y a aussi un bel hôtel particulier, actuellement en travaux. Ce jeudi midi, une dizaine de militants de l'association Cellule Françafrique étaient réunis devant sa porte pour dénoncer la visite au Gabon d'Alain Joyandet, secrétaire d'Etat français à la Coopération. Le bâtiment appartient à la famille du président Omar Bongo - ce sont ses enfants, mineurs, qui en sont propriétaires - qui l'a acheté près de 19 millions d'euros en 2007.

«Grégoire Eyadéma» - les manifestants ont tous choisi pour pseudonyme le nom d'une grande figure de la Françafrique, ici celui de l'ex-président togolais - explique le principe de l'action: «Nous allons poser des scellés symboliques sur cet hôtel et remettre l'acte de restitution de ce bien à un représentant de la société civile gabonaise.»

Une «amicale» pression sur Paris

Objectif de cette mise en scène bon enfant? Dénoncer l'attitude d'«Alain Joyandet et de Claude Guéant (secrétaire général de l'Elysée, ndlr), qui vont prêter allégeance à Omar Bongo, devenu un ministre du gouvernement français, le ministre du pillage du Gabon» selon Grégoire Eyadéma.