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Libération

Trône éjectable pour le roi du Népal

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publié le 10 avril 2008 à 3h03

Près de deux ans après la signature d'un accord de paix entre le gouvernement et les rebelles maoïstes, le Népal est sur le point de réécrire son histoire. Les Népalais sont en effet appelés aux urnes, aujourd'hui, pour élire une Assemblée constituante dont le premier geste devrait être d'abolir la monarchie, en place depuis deux cent quarante ans, pour proclamer la République.

Repoussé à deux reprises, ce scrutin constitue l'aboutissement du processus de paix, marquant l'entrée formelle de l'ex-guérilla dans la vie démocratique, même si celle-ci avait déjà rejoint le gouvernement intérimaire l'an dernier. De quoi susciter bien des espoirs dans ce pays ravagé par dix ans d'une guerre civile qui a fait plus de 13 000 morts et mit l'économie à genoux.

Malgré la présence de près d'un millier d'observateurs internationaux, les conditions pour une élection libre sont cependant loin d'être réunies. La campagne a été marquée par de nombreuses violences : au moins onze personnes, dont deux candidats, ont été tuées, et on ne compte plus les affrontements entre militants. Dans les plaines du Sud, en proie à une rébellion autonomiste qui a fait plus de 50 morts depuis l'an dernier, des groupes armés ont appelé à une grève pour tenter de saboter le scrutin.

Intimidation. Surtout, les maoïstes ont une fâcheuse tendance à intimider les autres candidats et à menacer les électeurs en leur faisant croire que leur vote ne sera pas secret. «Dans les régions où ils bénéficient d'un soutien popu