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Libération
Reportage

A Belgrade, regrets éternels pour le Kosovo

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publié le 11 avril 2008 à 3h04

Envoyée spéciale à Belgrade. «Le Kosovo, c'est la Serbie.» Un mois et demi après l'indépendance unilatérale de l'ancienne province albanophone que Belgrade refuse de reconnaître, l'inscription orne encore les vitrines de certains magasins chics du centre de la capitale serbe. Le portrait de Vladimir Poutine, le président russe en fin de mandat qui s'était fait fort, en vain, d'empêcher que Pristina ne quitte le giron serbe, suit à intervalles réguliers le tracé de la ligne circulaire centrale du tramway. Le jeune nageur serbe Milorad Cavic, débarqué des championnats d'Europe pour avoir arboré sur le podium la maxime «le Kosovo, c'est la Serbie», est rentré au pays en héros et fait toujours les manchettes des journaux. Fort du sentiment d'être dans son bon droit, Belgrade boude.

«Balle dans le pied». Une trentaine d'ambassadeurs, rappelés en consultations après la reconnaissance du Kosovo par les pays où ils se trouvaient en poste, se languissent au ministère où personne n'a même jugé bon de les recevoir. «C'est le minimum que pouvait faire un pays qui se respecte», souligne l'ambassadeur de Serbie en Belgique, Radomir Diklic, en rappelant que les partis les plus durs avaient réclamé le renvoi des ambassadeurs européens, voire la rupture des relations diplomatiques avec les pays ayant reconnu le Kosovo. «Mais ces consultations ne peuvent pas durer une éternité. On doit communiquer avec l'Europe sous peine de se tirer une balle dans le pied.» Alors