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Libération

Hicham, le terroriste diplômé

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Maroc. Ouverture du procès de l'ingénieur, auteur d'un attentat-suicide raté à Meknès.
par Nadia HACHIMI
publié le 11 avril 2008 à 3h03

De notre correspondante à Casablanca. Meknès, lundi 13 août 2007. Sur la place El-Hedim, bordant les remparts de cette ancienne cité impériale du Maroc, son sac à dos sous le bras et le détonateur de sa charge dans la main droite, Hicham Doukkali est aux aguets. Depuis des mois, cet ingénieur en génie civil, fonctionnaire à la direction régionale des impôts, planifie son attentat-suicide. Seul. Un an plus tôt, il a d'abord testé la fabrication de son explosif à base de TATP, une substance chimique disponible en droguerie et largement vantée sur Internet. Ensuite, il lui a fallu repérer les lieux les moins surveillés par les autorités et les plus fréquentés par les étrangers, cible de l'opération-suicide.

A quelques jours de l'attentat, programmé le jour anniversaire de ses 30 ans, tout est prêt. Au bureau, ses jours de congé sont déposés, et sa femme - une jeune cousine épousée un an et demi plus tôt - «envoyée» se reposer auprès de ses parents. La veille, il ne lui reste plus alors qu'à faire ses adieux. A sa manière. «C'était un dimanche, Hicham est venu déjeuner chez nos parents qui habitent à une cinquantaine de kilomètres de Meknès, se rappelle Zhor, sa soeur aînée. Il nous a dit avoir un séminaire à Rabat et devoir laisser sa voiture au garage, puis il nous a quittés dans l'après-midi le plus normalement du monde.» Rentré seul dans le petit trois pièces, loué dans un quartier mi-populaire, mi-résidentiel de Meknès, Hicham a toute la nuit pour bricoler sa