La campagne électorale fut la plus morne des deux dernières décennies à en croire les politologues transalpins ou les journaux qui comme la Stampa évoquent « la chape d'ennui » que, ni à droite le tycoon des médias Silvio Berlusconi 72 ans, ni à gauche le très populaire maire de Rome Walter Veltroni, 52 ans, n'ont réussi à dissiper.L'enjeu de ces élections anticipées est pourtant essentiel, aprés l'échec de la coalition de gauche de Romano Prodi qui dura à peine deux ans. S'il en était besoin, le naufrage de l'Alitalia, la compagnie nationale au bord de la faillite, le scandale des ordures amoncelées dans la région de Naples, l'enracinement du pouvoir des mafias dans les régions du Sud, viennent rappeler que la péninsule est un pays en crise, montré du doigt par l'OCDE et le FMI comme la lanterne rouge de la croissance dans la zone euro. Un pays où les inégalités se creusent encore avec quelque 20% des familles vivant avec moins de 1200 euros par mois, selon les statistiques officielles (Istat).
« Relève toi, Italie », a martelé tout au long de la campagne Silvio Berlusconi. « Si puo fare( cela peut se faire) », répétait de son côté Walter Veltroni. Mais ni l'un ni l'autre n'ont promis la lune, conscient de l'étroitesse de leur marge de manoeuvre alors que les comptes du pays sont en déroute.
Législatives italiennes : un scrutin capital pour un pays en crise
Article réservé aux abonnés
par Marc Semo (à Rome)
publié le 11 avril 2008 à 7h00
Dans la même rubrique