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Libération

Musharraf en guerre contre le barreau

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publié le 11 avril 2008 à 3h04

De notre correspondante à Islamabad. La police et les paramilitaires ont été déployés hier à Karachi, alors que la grande ville portuaire, capitale économique du Pakistan, retrouvait le calme après une journée de violence. Une manifestation d'avocats, affiliés au MQM, petit parti pro-Musharraf qui contrôle la ville, a dégénéré lors d'affrontement avec d'autres groupes rivaux. Peu après, des bandes armées ont parcouru la ville, brûlant une cinquantaine de véhicules et tirant des coups de feu. Une dizaine de personnes ont perdu la vie dont cinq avocats. Les émeutiers n'ont pas été identifiés, mais certains journalistes de Karachi incriminent les gangs du MQM. Le président Pervez Musharraf, en partance hier pour la Chine, a déclaré : «J'appelle les avocats à ne pas propager l'anarchie. Nous devrions tous adopter un comportement civilisé.»

Ces émeutes surviennent alors qu'un autre incident a eu lieu cette semaine à Lahore, la capitale de la province du Penjab : un ex-ministre de Musharraf a été passé tabac par une foule, dont des avocats, qui l'ont frappé à coup-de-poing et de chaussures et traîné dans la rue.

Le mouvement des avocats, créé il y a un an pour s'opposer aux tentatives de Musharraf d'asservir la justice, traverse donc une crise sans précédent. Mais l'un de ses leaders, Aitzaz Ahsan, dénonçait hier «un complot du Président» pour diviser les avocats. Athar Minallah, autre soutien de la cause des avocats, affirme que «cette violence à Karachi a été or