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Elections italiennes: sur la «piazza del Popolo», la gauche veut y croire

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Quelque chose s’est passé tout au long de cette campagne où Veltroni a silloné le pays, écoutant et répétant le même message d’espoir.
par Marc Semo, envoyé spécial à Rome
publié le 12 avril 2008 à 7h00

Ils veulent y croire. «Jamais depuis des années nous n'avons été aussi nombreux» s'exclame Alessandra, étudiante. Hérissée de drapeaux du Parti Démocratique, vert-blanc rouge comme les couleurs nationales, la «piazza del popolo», la place du peuple, au coeur de la «ville éternelle» est pleine ce vendredi soir pour le dernier meeting de Walter Veltroni.

A la tribune, la sono hurle: «Nous sommes plus de cent mille». La veille, au Colisée, pour la cloture de campagne à Rome de Silvio Berlusconi, la foule était plutôt clairsemée. Un militant quinquagénaire, vétéran de l'ex-PCI et de rêves finalement fracassés au moment du vote, soupire en rappellant le vieux dicton de la gauche italienne: «Piazze piene, urne vuote» (places pleines, urnes vides).

Il y a en effet la masse des majorités silencieuses, celles qui se contentent de suivre la campagne à la télévision puis dans l'isoloir déposent frileusement un bulletin, aujourd'hui pour le «Peuple de la liberté» de Silvio Berlusconi comme auparavant la Démocratie-Chrétienne. Mais malgré les derniers sondages qui donnent encore une avance de quelques points à la droite, tout semble possible. «Les sondeurs se sont toujours trompés» ricane un ingénieur venu là en famille. Une petite pluie fine tombe sur la place. Sa femme renchérit: «mariage pluvieux, mariage heureux». Tous scandent en coeur le slogan de la campagne «Si puo fare». Cela peut se faire.

Le peuple d