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Libération

La révolution mao par les urnes

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publié le 15 avril 2008 à 3h06

A la surprise générale, les anciens rebelles népalais du Parti communiste du Népal-maoïste (PCN-M) semblent être partis pour devenir la première force politique au sein de la future Assemblée constituante, à tel point qu'ils pourraient carrément y obtenir une majorité absolue. D'après les premiers résultats de l'élection historique qui s'est tenue jeudi (lire Libération du 10 avril), l'ex-guérilla a en effet remporté 109 sièges sur les 195 déjà attribués, et ses candidats sont en tête, souvent avec beaucoup d'avance, dans la plupart des circonscriptions restantes. Un scénario totalement inattendu, tous les analystes affirmant jusqu'ici qu'ils n'arriveraient au mieux qu'en troisième position, derrière les deux grands partis historiques, le Congrès népalais et le Parti communiste du Népal (marxiste-léniniste unifié). Mais, pour l'heure, ceux-ci n'ont respectivement obtenu que 32 et 27 sièges.

Défiant les pronostics, les Népalais ont apparemment décidé de voter pour le changement, rejetant les partis traditionnels, considérés par beaucoup comme inefficaces et corrompus, au profit de ceux qui constituent, de fait, la seule nouveauté au sein de la classe politique. «Les autres, on les connaît déjà, témoignait dimanche un vendeur ambulant de la capitale, Katmandou. Ils ont été au pouvoir pendant des années, mais ils n'ont rien fait pour le pays, ils se sont juste remplis les poches. Alors autant donner une chance aux maos.» Le ras-le-bol à l'égard des «vieux pa