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Libération

A la tête de Russie unie, Poutine garde l'oeil sur son successeur

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publié le 16 avril 2008 à 3h07

Moscou, de notre correspondante. Deux heures de congrès du parti présidentiel Russie unie étaient prévues hier, dans une immense salle d'expositions du centre de Moscou, toute tendue de blanc-bleu-rouge, les couleurs nationales. Mais deux heures, c'était encore trop pour les quelque 600 délégués en costumes sombres, fonctionnaires pour la plupart, qui attendaient patiemment de pouvoir applaudir Vladimir Poutine. En moins d'une heure, les délégués du «parti du pouvoir», venus de toutes les régions de l'immense Russie, ont approuvé à l'unanimité, comme une armée de bras tendus, tout ce qui leur était demandé : la création d'un nouveau poste de président du parti et l'élection de Vladimir Poutine à ce poste. Des questions ? Un débat ? Rien de tout cela n'était prévu par les ordonnateurs de cette grand-messe qui n'avait hier pour fonction que d'élever Vladimir Poutine au rang de nouveau «leader national».

«Levier». «Aujourd'hui plus encore qu'avant, il nous faut consolider les forces politiques et l'unité spirituelle de nos peuples», a plaidé Vladimir Poutine pour justifier son accession à ce nouveau poste. Après avoir déjà annoncé qu'il compte devenir Premier ministre dès le 8 mai, sitôt son dauphin Dmitri Medvedev installé au Kremlin, Poutine confirme surtout par là qu'il a bien l'intention de rester au coeur du pouvoir. Poutine, nouveau «gensek» (secrétaire général), ironisent déjà les mauvais esprits à Moscou, rappelant qu'à l'époque soviétique, le maître du p