De notre correspondant à Bruxelles (UE) . A Bruxelles, tout le monde attend avec impatience la prochaine rencontre entre Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy, lors du sommet européen de juin. «Ça va être le choc des blings», se marre un fonctionnaire. Le premier ne se vante-t-il pas d'être «le modèle» du second ? Plus sérieusement, on ne se réjouit guère, ici, du retour d'un homme qui est loin d'être un Européen convaincu, à un moment où l'Union entre dans une zone de turbulences. Un homme dont la politique étrangère s'est constamment alignée sur celle de George W. Bush.
Ratage. Alors que Romano Prodi, son prédécesseur et ancien président de la Commission, avait entrepris de ramener l'Italie au centre du jeu européen, Il Cavaliere risque une nouvelle fois de marginaliser son pays. Et ce n'est pas son alliance avec la Ligue du Nord qui va rassurer ses partenaires européens. Durant son précédent mandat (2001-2006) «Berlusconi n'a entrepris aucune des réformes promises», comme le rappelle Alain Lamassoure, député européen UMP (qui siège dans le groupe PPE, comme le PDL de Berlusconi). «Ce furent cinq années de perdues.» Sous son règne, les déficits publics se sont creusés (- 4,4 % du PIB en 2006) et la monstrueuse dette publique italienne (106,8 % du PIB la même année) a recommencé à croître. Le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquín Almunia, l'a déjà mis en garde sur la nécessité de ne pas «dépasser la limite de 3 % de