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Libération

Des prisons suspectées d'être infiltrées par les islamistes

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par Nadia HACHIMI
publié le 18 avril 2008 à 3h08

Dix jours après la spectaculaire évasion de la prison centrale de Kénitra de neuf détenus islamistes - dont un condamné à mort et quatre à perpétuité - les autorités marocaines se refusent toujours à fournir une explication officielle. «La nature des complicités dont ont bénéficié les évadés islamistes à l'intérieur des prisons est problématique, explique une source proche de l'administration pénitentiaire. La corruption ne peut pas tout expliquer, on a aussi pu fermer les yeux par complaisance, ce qui serait beaucoup plus grave.»

Four à pain. Reconstitué en grande partie par la presse, le scénario de l'évasion suscite de nombreuses interrogations. Logés dans deux cellules mitoyennes, les détenus, (parmi eux un maçon de 35 ans), avaient alors profité en novembre de la mise en place d'un lavabo, réclamé «pour pouvoir effectuer leurs ablations quotidiennes», pour relier leurs cellules en perforant un trou de 50 cm dans le mur mitoyen, rapporte le journal TelQuel, hebdomadaire marocain indépendant. Deux à trois mois plus tard, les «travaux» de construction du tunnel libérateur, auraient alors débuté.

Creusé sous les toilettes d'une des cellules, à trois mètres de profondeur, le tunnel longeait sur une vingtaine de mètres le tracé d'une canalisation d'eaux usées franchissant le mur d'enceinte de la prison et menant sous le jardin du directeur, par lesquels les évadés ont pris la fuite lundi 7 avril à 5 h 30 du matin. «Petites cuillères, casseroles et