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Libération

L'Inde tiraillée entre Chine et Tibet

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publié le 18 avril 2008 à 3h09

La flamme olympique était si étroitement encadrée, hier, pour son passage à New Delhi, que les Indiens ne l'ont vue qu'à la télé. Sous la pression de Pékin, le parcours avait été réduit de 9 kilomètres au départ à moins de 3, avec un policier posté tous les 20 mètres, et l'événement était interdit au public. Motif : la crainte d'attaques de la communauté tibétaine en exil, qui compte plus de 100 000 membres en Inde. Plusieurs centaines d'entre eux ont été arrêtés préventivement ces derniers jours. La paranoïa était telle que les officiels chinois avaient carrément demandé à leurs homologues indiens s'il était possible que les Tibétains visent la flamme depuis les airs, en mongolfière !

Mais si l'ingérence de leur voisin a agacé les autorités indiennes, celles-ci ont néanmoins obtempéré, déployant un dispositif sécuritaire d'ordinaire réservé aux chefs d'Etat. Tout en laissant, en revanche, les Tibétains manifester, mais ailleurs.

«Dehors». Quelque 2 000 personnes ont ainsi organisé un relais parallèle, avec une «flamme de la liberté», défilant dans le centre-ville aux cris de «Tibet libre !»,«La Chine, dehors» ou encore «Hu Jintao, assassin !». Une attitude qui illustre parfaitement le grand écart indien en ce qui concerne la Chine : d'un côté, New Delhi souhaite développer le partenariat économique, et sait bien qu'il ne peut pas faire sans Pékin pour accéder au statut de grande puissance auquel il aspire tant ; mais de l'autre, il s'en méfie comme