Menu
Libération

L'ambiguïté de la France sur les bombes à sous-munitions décriée

Article réservé aux abonnés
publié le 19 avril 2008 à 3h09

C'est une première : une quarantaine de pays organisent samedi une journée de mobilisation contre les bombes à sous-munitions (BASM), quarante-huit heures après le décès d'un reporter de Reuters à Gaza. La coalition internationale contre ces armes entend faire adopter en mai à Dublin le traité d'Oslo visant à bannir leur utilisation. L'ONG Handicap International appelle Paris à ne pas affaiblir cette négociation.

Qu'est-ce qu'une bombe à sous-munitions ?

Il s'agit d'une arme constituée d'un conteneur qui libère, selon le modèle (obus, missile, roquette), une dizaine ou plusieurs centaines de sous-munitions lors de son largage. En théorie, celles-ci explosent lors de l'impact. Dans les faits, entre 5 et 40 % d'entre elles ne se déclenchent pas. Environ 440 millions de ces armes instables auraient été largués depuis les années 1960 dans une trentaine de pays, notamment le Laos, l'ex-Yougoslavie, l'Irak, l'Afghanistan. Selon Handicap International, 100 000 personnes en auraient été victimes depuis 1975. 98 % d'entre elles sont des civils.

Que vise le processus d'Oslo ?

Cette négociation, qui rassemble une centaine de pays, doit aboutir en mai à la signature d'un traité visant à interdire les BASM détenues par 77 Etats. Promu à l'initiative de la Norvège après la guerre au Sud-Liban, où, d'après l'ONU, 2,8 millions de sous-munitions ont été disséminés à l'été 2006, le texte serait «applicable dès 2009», avance Handicap International. Mais il ne s'agira pas d'un traité de désa