Des actes de torture commis par des militaires français devant des soldats suédois qui restent de marbre : ces faits, très graves, se seraient déroulés en 2003, dans la province de l'Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Pour la première fois de son histoire, l'Union européenne avait déployé une opération de maintien de la paix sur le continent africain, baptisée Artémis. Cinq ans plus tard, l'affaire resurgit après la diffusion, début avril, d'un documentaire à la télévision publique suédoise, la SVT. Une enquête embarrassante pour Stockholm, dont la décision de participer à une autre force européenne (l'Eufor), en cours de déploiement dans l'est du Tchad, a suscité de vifs débats en Suède.
Simulacre d'exécution. Embarrassante, l'affaire l'est également pour Paris. Mise en cause, l'armée française a décidé de lancer une «enquête approfondie» sur des faits de nature à dissuader ses partenaires européens d'envoyer des troupes au sein de l'Eufor. L'année dernière, une première investigation avait été classée sans suite. Cette nouvelle enquête a été confiée au général Paimbault, qui vient de se rendre en Suède et a entendu les militaires français soupçonnés dans cette affaire. Laquelle n'est pas sans rappeler le cas de Firmin Mahé, cet Ivoirien qui aurait été tué en 2005 par des soldats français, placé sous les ordres du général Poncet, en Côte-d'Ivoire. «Il faut lever le doute, affirme le porte-parole adjoint de l'état-major des armées à