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Libération

Bagdad menacé d'une guerre ouverte par les puissantes milices chiites

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publié le 22 avril 2008 à 3h11

Pour l'armée américaine engagée en Irak, c'est l'un des pires scénarios : un conflit déclaré avec les puissantes milices chiites du jeune chef religieux Moqtada al-Sadr, à la périphérie de Bagdad, et à l'heure où elle envisage un retrait partiel.

Samedi, le leader de l'Armée du Mehdi a en effet menacé de «guerre ouverte» le gouvernement de Nouri al-Maliki, un autre leader chiite, «jusqu'à la libération de l'Irak» si l'US Army ne cessait pas ses attaques contre son mouvement. Les milices de Moqtada ne sont pas seulement les plus nombreuses - environ 60 000 hommes -, elles sont aussi les plus motivées et les plus enracinées dans la population chiite irakienne.

Missiles. Les mosquées de Sadr City, la grande banlieue chiite de Bagdad, ont aussitôt relayé les appels de Moqtada et lancé ce mot d'ordre : «Combattez l'occupant, chassez-le de vos maisons.» Déjà, les combats qui se déroulent depuis le 6 avril dans cette zone, où les Américains construisent un mur pour l'isoler du centre-ville et prévenir ainsi des tirs de roquettes, se sont avérés les plus meurtriers depuis plus d'un an. Ils ont fait au moins 125 morts, en majorité des civils, et obligé l'aviation américaine à bombarder les faubourgs populaires de cette ville de plus 2 millions d'habitants, non seulement avec des hélicoptères, mais aussi des missiles et des chasseurs-bombardiers.

Fin août, le jeune chef radical, dont les forces ont déjà affronté l'armée américaine a deux reprises en 2004, avait impos