Christopher Doherty, le maire démocrate de Scranton, 80 000 habitants, n'en espérait pas tant. En y plantant le décor de sa série The Office, la chaîne nationale NBC offrait en 2005 une vitrine nationale à cette ancienne ville minière du nord est de la Pennsylvanie.
La campagne présidentielle la remet sur le devant de la scène : Hillary Clinton y a ses racines. Et l'ancienne First Lady ne rate pas une occasion de mentionner Scranton depuis qu'elle fait campagne dans cet Etat dont elle doit gagner la primaire demain avec une marge de 10 à 15 % si elle veut garder une chance d'obtenir l'investiture du parti démocrate.
Cols bleus. «C'est une grande partie de ma vie, tant de souvenirs me reviennent en mémoire», racontait Hillary il y a quelques jours dans un lycée de la ville. Ses arrières grands-parents, émigrés du Pays de Galles, s'y installèrent en 1880 quand Scranton et ses mines de charbon et de fer bourdonnaient d'activités. Son grand-père travaillait à la dentellerie aujourd'hui fermée, son père y a grandi avant de partir pour Chicago, où Hillary Rodham est née. Ces derniers jours, Chicago a disparu du vocabulaire de la sénatrice de New York ; elle préfère évoquer ses étés à Scranton, les vacances au bord du lac Winola, l'apprentissage du tir au fusil avec son père. Pour Hillary, le pari de Scranton ce sont les cols bleus de la région : démocrates par tradition syndicale, mais conservateurs sur les questions sociales, qui oscillent entre r