Retour au calme en Chine ? Non. Après un week-end de vives manifestations antifrançaises en Chine et antimédias occidentaux à Paris, la contestation s'est poursuivie hier dans neuf villes chinoises. Paris a regretté certains «gestes» de manifestants qui avaient brûlé et maculé de croix gammées des drapeaux français. Et rappelé sa position «claire» sur le Tibet : «Nous appelons à l'apaisement et au dialogue» entre Pékin et les représentants du dalaï-lama.
Pourquoi la France est-elle la première cible des autorités chinoises ?
Le fiasco du parcours de la flamme olympique à Paris, le 7 avril, a hérissé Pékin. Et les menaces d'un boycott français de la cérémonie d'ouverture n'ont rien arrangé. Mais au-delà de ces conjonctures, ce coup de froid entre Pékin et Paris tient à la nature structurelle de leurs rapports. «La France est une cible commode parce que l'enjeu politique reste très symbolique car cette supposée relation privilégiée est surtout de l'ordre du discours», note Françoise Mengin du Centre d'études et de recherches internationales (Ceri). Valérie Niquet, directrice du centre Asie à l'Institut français des relations internationales (Ifri) rappelle qu'il y «a eu une grande inquiétude en Chine quand Nicolas Sarkozy a été élu. Pékin redoutait que la rupture évoquée signifie également la fin de l'ère Chirac» et de la bonne entente avec la France, quand l'Elysée vantait son «partenariat global stratégique» avec la Chine. Mais lors de sa venue à Pékin, fi