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Libération

Législatives iraniennes sur fond d'inflation et de tensions sociales

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publié le 25 avril 2008 à 3h14

Les prix s'envolent, les ministres valsent et Mahmoud Ahmadinejad tonne de discours en discours contre les «mafias» qui, selon lui, détruisent l'économie iranienne. C'est dans ce contexte de grave crise que l'Iran vote aujourd'hui pour le second tour des élections législatives. Une crise qui divise les milieux conservateurs et fragilise le président iranien à un an des élections présidentielles.

Ce qui provoque cette tourmente politique, c'est d'abord le niveau de l'inflation. Officiellement, celle-ci s'est élevée à 18,4 % l'an passé et à 22,5 % en janvier, bien plus, selon les économistes indépendants. «En trois ans, la même côtelette d'agneau est passée de 3 000 à 8 000 tomans. La hausse est la même pour le veau ou le poulet. Même les gens aisés ne peuvent plus acheter de viande», se plaint Hamid, 22 ans, boucher du marché Vali Asr, au centre de Téhéran, qui, pour compenser la perte de sa clientèle, a dû acheter deux autres magasins. Pareil pour les fruits et légumes dont les prix, selon Ali, 23 ans, épicier dans ce même bazar, «ont été multipliés par quatre ou cinq en deux-trois ans, ce qui [lui] a fait perdre la moitié de [ses] acheteurs».

«Cri du peuple». «En moyenne, indique l'économiste Saeed Leilaz, l'inflation est de 25 % dans l'alimentation, mais elle atteint 100 % pour ce qui concerne le logement. Ce qui fait que, brutalement, des millions d'Iraniens sont tombés sous le seuil du minimum vital. Aujourd'hui, la plupart des conflits soci