Cinquante minutes avec Hu Jintao. C'est ce qu'il faut retenir de la rencontre, hier, entre les pompiers de la diplomatie française, Christian Poncelet (président du Sénat) et Jean-Pierre Raffarin, et le président chinois. Dans un pays où le protocole en dit parfois plus long que les discours, la Chine se montre de nouveau dans de bonnes dispositions vis-à-vis de la France. Lors de l'entretien, arrangé en urgence la semaine dernière, Christian Poncelet a compris que la Chine «a la volonté de maintenir l'amitié» historique sino-française. Et aussi qu'elle est disposée à la reprise d'un dialogue avec le dalaï-lama, assorti des habituelles exigences sur l'abandon de l'idée d'autonomie du Tibet.
Le président du Sénat a offert les services de la France pour faciliter le dialogue. L'Union européenne, qui a elle aussi appelé à «un dialogue constructif» avec le dalaï-lama hier, s'est entendue répondre par le ministère chinois des Affaires étrangères : «La question tibétaine est une affaire intérieure à la Chine, aucun pays ou organisation étrangers ne peut s'ingérer.» Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et neuf commissaires européens participent aujourd'hui à un sommet UE-Chine. La crise tibétaine sera «en haut des priorités», ont-ils annoncé.
Ce n'est pas celle des Français. Jean-Pierre Raffarin a aussi entrepris d'amadouer le numéro 2 du régime, Wen Jiabao. En 2003, alors Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin avait laissé une bo