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Libération
Reportage

Rares tickets pour le bus du Cachemire

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publié le 25 avril 2008 à 3h13

A l'entrée du parking, des soldats en armes montent la garde pendant que d'autres inspectent minutieusement les bagages. A l'intérieur, une cinquantaine de personnes se pressent déjà autour des deux bus en partance pour la ligne de contrôle, la frontière non-reconnue qui sépare les parties indienne et pakistanaise du Cachemire. Entre pleurs et embrassades, les proches des passagers remettent des messages pour les parents qui vivent «de l'autre côté».

«Procédure compliquée». Lancée il y a bientôt trois ans dans le cadre du processus de paix indo-pakistanais, une liaison en bus permet de relier tous les quinze jours Srinagar, capitale du Cachemire indien, à Muzaffarabad, capitale du Cachemire pakistanais, et vice-versa. Une révolution pour les milliers de familles cachemiries divisées depuis que la province a été coupée en deux, lors de la première guerre indo-pakistanaise, en 1949. Pendant cinquante-huit ans, les Cachemiris qui voulaient traverser la frontière devaient avoir un passeport et un visa, puis faire un détour de centaines de kilomètres. Désormais, plus besoin de passeport et le trajet se fait en trois heures.

«C'est le plus beau jour de ma vie», s'exclame une vieille femme qui prend la route ce jour-là, tout émue à l'idée de retrouver sa soeur qu'elle n'a plus vue depuis quarante-cinq ans. A proximité, des adolescentes embrassent chaleureusement leur cousine, qui retourne chez elle après un séjour d'un mois et demi dans sa famille «indienne», qu'elle n'avait j