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Libération

Le cousin du Président à l'ombre des paramilitaires

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Colombie.
publié le 26 avril 2008 à 3h14

De notre correspondant à Bogota. Le sénateur colombien Mario Uribe, cousin du président Alvaro Uribe, n'a pas si mal dormi lors de sa première nuit en prison. Le cacique, arrêté mardi soir par la justice pour ses liens présumés avec des milices mafieuses d'extrême droite, «a été reçu solidairement par ses compagnons du Parlement», selon un de ses avocats. Il a retrouvé derrière les barreaux 31 collègues, détenus pour la même accusation.

C'est le plus fort coup de semonce pour le Président depuis le début du scandale de la «parapolitique», il y a un an et demi quand la justice a dévoilé les liens entre politiciens de la coalition présidentielle et paramilitaires. Ces groupes antiguérilla formés à partir des années 1980 par de grands propriétaires et des cartels de la drogue avec la complicité d'autorités civiles et militaires ont fait des dizaines de milliers de victimes. Les parlementaires mis en cause sont accusés d'avoir reçu l'appui des escadrons pour se faire élire, en échange du pillage des fonds publics. Ce dernier rebondissement a détourné l'attention des médias colombiens du dossier des otages de la guérilla.

Voiture blindée. Plus qu'un cousin, Mario Uribe a été l'allié le plus fidèle du président pendant vingt ans. C'est en faisant campagne ensemble qu'ils sont arrivés au Parlement pour la première fois en 1986, l'un au Sénat et l'autre au Congrès. Ils ont fondé ensuite un petit parti, Colombia Democrática, aujourd'hui frappé par le scandale. Quand Alvaro a été