C'est la première fois qu'un responsable français parle de «massacres» en désignant les violences de 1945. A la libération, plusieurs manifestations d'indépendance avaient éclaté dans l'est algérien, à Sétif, Guelma et Kherrata. Résultat: 45.000 morts selon les Algériens, entre 1.500 et 8.000 selon le bilan officiel français.Depuis, l'Etat français n'avait pas clairement reconnu les massacres. Ce week-end, un premier pas a été franchi par l'ambassadeur de France en Algérie. Devant des étudiants de l'université du 8 mai 1945, Bernard Bajolet a déclaré: «Aussi durs que soient les faits, la France n'entend pas, n'entend plus les occulter. Le temps de la dénégation est terminé.» L'ambassadeur a également appelé les historiens, français et algériens, à «lever les tabous» de la période coloniale, pour une nouvelle page «d'amitié entre les ennemis d'hier».
Un geste jugé timide par certains journaux algériens. «Bajolet dénonce, mais ne condamne pas», écrit L'Expression. Pour sa part, le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait qualifié la répression de «génocide». Et les vétérans de la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962) continuent à réclamer des «excuses officielles» à la France pour les crimes commis pendant la période coloniale.
En revanche, le quotidien El Watan estime qu'il y a une «évolution aussi incontestable qu'appréciable dans la tonalité du discours off
Algérie: la France fait un pas vers la reconnaissance des massacres de 1945
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par Liberation.fr avec AFP
publié le 28 avril 2008 à 7h00
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