L'irrésistible montée de Boris Johnson dans les sondages ressemble de plus en plus, pour les travaillistes, à une mauvaise blague. Le très aristocratique «bouffon des Tories» - c'est son surnom au sein du Labour - a des chances de conquérir, le 1er mai, la capitale britannique contre Ken Livingstone, dit «Ken le rouge», le maire sortant, héraut de la gauche «labour», et grand admirateur d'Hugo Chávez. Le duel fascine, tant l'un et l'autre sont des excentriques incarnant jusqu'à la caricature leurs camps respectifs. Alexander Boris de Pfeffel Johnson, 43 ans, tignasse blonde indomptable et accent «posh» forgé au banc des meilleures écoles du pays, est la figure la plus reconnaissable du camp tory après son leader, David Cameron. Ce député du fief ultra-conservateur d'Henley depuis 2001, doit d'abord sa célébrité à un cortège de gaffes égrenées au cours des années. Alors qu'il est chroniqueur pour le Daily Telegraph en 2002, Johnson s'attaque à Tony Blair, super-héros au chevet des nations pauvres, et égratigne au passage les hordes d'Africains qui l'accueillent avec leur «sourire de pastèque». Pour lui, l'Afrique du Sud de Nelson Mandela est une «tyrannie de la majorité noire» et Portsmouth une ville pleine de «drogués, d'obèses, d'incapables, et de députés travaillistes». Ça et là, il lâche quelques excuses, soutient qu'il n'est pas raciste. La preuve ? Il est petit-fils d'un turc musulman et le fruit d'un savant mélange de racines alleman
Portrait
Boris Johnson. Le «clown Tory» à l'assaut de Londres
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par Karine LE LOET
publié le 28 avril 2008 à 3h15
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