Mein Kampf, le brûlot écrit par Hitler alors emprisonné à Landsberg entre 1923 et 1924 est-il plus dangereux en librairie ou circulant sous le manteau ? Un vif débat est engagé en Allemagne au sujet du nauséabond manifeste d'Hitler, vendu à 10 millions d'exemplaires sous le IIIe Reich. Vendredi, le Conseil central des juifs d'Allemagne s'est à son tour prononcé en faveur d'une réédition de l'ouvrage, «assorti de commentaires», et s'est dit prêt à participer à l'élaboration de cette nouvelle édition.
Le livre, dont d'innombrables exemplaires circulent chez les bouquinistes et sur Internet, n'a jamais été légalement réédité depuis la guerre. Les droits de diffusion ont été confiés en 1946 par les Américains au Land de Bavière, au même titre que la fortune personnelle d'Hitler. Depuis, la Bavière s'oppose à toute réédition pour protéger la démocratie allemande et par crainte de choquer les communautés juives. Mais la Bavière perdra ses droits en mai 2015 et n'importe qui pourra republier Mein Kampf.
Une poignée d'historiens demande donc à pouvoir travailler à une réédition du titre, assortie de commentaires, «pour que les étudiants allemands, les lycéens, les citoyens éclairés puissent vraiment comprendre quelle conception du monde avait Hitler», insiste l'écrivain et politologue germano-israélien Rafael Seligmann. «Il est absurde que la Bavière s'oppose aussi à une édition "scientifique" de "Mein Kampf"», estime le quotidien conservateur die