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Sarkozy, la «main-d’œuvre» tunisienne et «l'intelligence» française

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Le président français souhaite unir les «formations françaises» aux Tunisiens qui demandent «à être formés». Mercredi, il a renouvelé ses félicitations au président Ben Ali en matière de liberté.
par LIBERATION.FR
publié le 30 avril 2008 à 7h00

Le président tunisien Ben Ali peut commencer une collection de bons points. Ce mercredi, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois salué les progrès accomplis par la Tunisie en matière de liberté et de tolérance. Si le président français a convenu que «tout n'est pas parfait en Tunisie», c'était seulement pour ajouter: «Tout n'est pas parfait en France non plus». Et de demander, au risque de faire rougir son hôte tunisien: «Quel pays peut s'enorgueillir d'avoir autant avancé en un demi-siècle sur la voie du progrès, sur la voie de la tolérance, et sur la voie de la raison?»

Pour ceux qui en doutaient encore, l'éloge de «l'espace des libertés» qui «progresse» en Tunisie n'était donc pas un dérapage. Pas plus que la proposition d'unir l'«intelligence» et les «formations» françaises à une «main-d'œuvre [tunisienne] qui ne demande qu'à être formée» faite mardi devant des patrons des deux pays à Tunis. La tête et les jambes à la sauce Sarkozy en somme.

Souci de clarté

Pour Nicolas Sarkozy, l'idée est de concurrencer l'Asie en créant «un pôle gagnant-gagnant». Quelques minutes plus tard, le Président martèle: «Ensemble, avec votre main-d'œuvre, avec nos écoles, nos universités, avec ce que nous échangerons, nous pouvons créer un modèle qui triomphera dans le monde entier.» Mais attention, Sarkozy ne voudrait pas que l'on pense que l'échange est inégalitaire: «Gérons ensem