Gilets orange, têtes baissées. La justice chinoise a condamné hier 30 personnes à des peines s'étalant de trois ans de prison à la détention à perpétuité. Ils étaient jugés pour leur implication présumée dans les émeutes meurtrières de Lhassa (Tibet) le 14 mars. L'audience a été filmée, près de 200 personnes dont des enfants, Han et Tibétains mêlés, y ont assisté dans la grande salle de la cour intermédiaire de la capitale tibétaine.
Verdict.L'agence officielle Chine nouvelle avait annoncé plus tôt que 17 accusés avaient été condamnés, mais des images diffusées par la chaîne CCTV ont montré 30 accusés écoutant le verdict. Les manifestations avaient débuté le 10 mars à Lhassa, jour anniversaire de la révolte antichinoise de 1959, avant de dégénérer quatre jours plus tard puis de s'étendre à d'autres régions où vivent des minorités tibétaines dans l'ouest de la Chine. Les chefs d'accusation reposaient sur des accusations d'incendie volontaire, pillages, attaques contre des institutions d'Etat, vols et incitation à la violence.
Un chauffeur de 20 ans, accusé d'avoir incendié des voitures, pris d'assaut un poste de police et attaqué des pompiers, a été condamné à la détention à vie. Tout comme un jeune moine, jugé pour avoir dirigé un groupe d'une dizaine de personnes, dont cinq autres moines, dans l'attaque d'un bâtiment du gouvernement, l'incendie et le pillage de sept magasins, et des charges contre des policiers.
De source officielle chinoise, le bilan des émeutes s'élève touj