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Libération

Tunisie : Rama Yade en catimini

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publié le 30 avril 2008 à 3h17

Envoyé spécial à Tunis. La rupture ? Quelle rupture ? De Jacques Chirac à Nicolas Sarkozy, les relations entre Paris et Tunis n'auront pas varié d'un iota. Oubliées les promesses de campagne de «mettre les droits de l'homme au coeur de la politique extérieure de la France». La Tunisie est à cet égard un cas particulier : modèle de stabilité et de développement par rapport à ses voisins algérien, marocain ou libyen, c'est l'un des seuls pays à compter une classe moyenne ; les atteintes systématiques aux droits de l'homme et à la liberté d'expression n'en sont que plus choquantes, au point que les militants tunisiens y voient désormais une entrave au développement. «La coopération entre Etats ne doit pas se limiter à l'économie, déclarait hier Khadija Chérif, la présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD). Le développement, c'est aussi la démocratie. Il est dommage et regrettable que les libertés soient autant marginalisées.»

Or lundi soir, lors de son toast précédent le dîner officiel, Sarkozy n'a pas seulement ménagé son hôte tunisien, il lui a délivré un vibrant satisfecit en assurant que «l'espace des libertés progresse» en Tunisie. «Je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais [.] de m'ériger en donneur de leçons», a-t-il ajouté, pour le plus grand plaisir du Tunisien dont il a souhaité le «bonheur personnel». Grand prince, Ben Ali a même pu, le lendemain matin, déclarer qu'il comprenait les «critique