Alors que le ton monte entre Moscou et Tbilissi (Géorgie), la Russie a annoncé cette semaine le déploiement de centaines de soldats supplémentaires en Abkhazie, la petite république séparatiste de Géorgie qui rêve de suivre l'exemple du Kosovo et obtenir son indépendance. 2 000 soldats russes sont déjà stationnés dans cette région depuis les accords de paix qui ont mis fin, en 1994, à deux ans de conflit entre Russes et Géorgiens. Cette force d'interposition qui dispose d'un mandat de l'ONU peut compter jusqu'à 3 000 hommes.
Quel est l'enjeu de cette crise ?
L'enjeu, c'est bien sûr l'Abkhazie (ainsi que l'Ossétie du Sud, la seconde république autoproclamée de Géorgie, elle aussi adossée à la Russie), mais également l'extension de l'Otan à proximité des frontières de la Russie. Deux facteurs ont contribué, ces derniers mois, à un renouveau des tensions. D'une part, l'indépendance unilatérale du Kosovo, en février, qui a donné des ailes à l'Abkhazie et fourni à Moscou un bon prétexte pour proclamer, un mois après, le resserrement de ses liens avec les régions séparatistes de Géorgie. D'autre part le sommet de l'Otan à Bucarest où les Etats membres ont adopté, en avril, une attitude ambiguë sur le dossier de l'adhésion de la Géorgie (et de l'Ukraine). Pour satisfaire l'Allemagne et la France - qui ne veulent pas froisser la Russie -, l'Otan n'a pas donné le statut de candidat à ces deux pays. Pour contenter les Etats-Unis, l'Organisation a cependant promis de réexaminer le dossie