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Birmanie: «Peut-être des millions de personnes en détresse»

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Trois jours après le passage du cyclone Nargis, Thomas Gonnet, directeur des opérations d'urgence de l'ONG Action contre la faim, fait le point sur l'aide humanitaire qui s'organise.
par Recueilli par François Meurisse
publié le 6 mai 2008 à 7h00

Quelle est aujourd'hui la situation en Birmanie?
C'est une situation d'urgence. D'après les images tournées depuis des avions dans le delta de l'Irrawaddy, dans le sud du pays, il y a des villages totalement submergés, et pour les populations qui ont survécu, les conditions de vie sont déplorables. Plusieurs centaines de milliers de personnes, peut-être des millions sont touchées.
L'urgence, c'est d'abord l'eau potable car si l'eau est contaminée, il peut y avoir des cas de diarrhées et des épidémies pourraient se déclarer, le choléra par exemple. Le paludisme est, lui, déjà très répandu dans la zone. De plus, il fait actuellement très chaud en Birmanie et l'humidité est forte, ce qui élève encore les risques pour les enfants et les personnes âgées.

Quelles peuvent être les conséquences pour la vie quotidienne des Birmans?
Il y a d'ores et déjà un problème d'inflation. Ces trois derniers jours à Rangoun, la plus grande ville du pays, le prix de l'eau potable a été multiplié par cinq et l'essence a subi une augmentation de 60%. On craint aussi des pluies diluviennes, ou des répétitions plus faibles du cyclone dans les prochaines heures. A moyen terme enfin, il y a un risque de crise alimentaire car la zone du delta est le grenier de la Birmanie et les récoltes de riz sont perdues.

Comment intervenez-vous dans le pays?
Nous sommes présents en Birmanie depuis plusieurs années, dans le nord-ouest, dans l'est et