Envoyé spécial à Santa Cruz. «C'est une joie incroyable quand on sait que ce peuple a lutté si fort pour son autonomie. C'est tout un peuple qui a dit «oui» au changement !» s'exclame Daniel, 20 ans, étudiant en économie. A peine la télévision locale avait-elle donné les résultats des sondages à la sortie des urnes, dimanche en fin d'après-midi, que la place du 24-Septembre a été envahie par une marée humaine brandissant d'innombrables drapeaux vert et blanc aux couleurs de la région de Santa Cruz. Très vite, le préfet de la région et leader autonomiste, Ruben Costas, a pris la parole : «La réforme structurelle la plus importante de l'histoire du pays est en marche, lance-t-il devant la foule en liesse. Nous écrivons une nouvelle page glorieuse pour la Bolivie.» Certes, mais Santa Cruz s'est-elle réveillée plus autonome aujourd'hui qu'elle ne l'était avant le scrutin ?
Cache-nez. D'après les résultats disponibles hier, le «oui» l'aurait emporté avec environ 82 % des voix. Un succès massif pour les dirigeants de Santa Cruz engagés depuis plusieurs mois dans un bras de fer avec le gouvernement pour faire approuver un statut d'autonomie avancée. Celui-ci conférerait à la région de larges pouvoirs de décision sur les plans politique et économique, au détriment du gouvernement central.
Parmi les prérogatives de la région consacrées par le statut, deux sont au coeur du débat dans le pays le plus pauvre d'Amérique du Sud : l'administration des terres et celle de