De notre correspondante à New York. «L'ironie, c'est que [ma femme] et moi avons grandi dans des milieux bien moins privilégiés que mes deux opposants potentiels», expliquait récemment Barack Obama lors d'une interview sur MSNBC. A la veille des deux primaires de la Caroline du Nord et de l'Indiana, le candidat à l'investiture démocrate - bien qu'élevé dans une famille modeste et jouissant d'une fortune personnelle nettement moins importante que celle de ses rivaux, Hillary Clinton et John McCain -, se voit obligé de se débarrasser de l'étiquette d'«élitiste à côté de la plaque» dont il a été affublé. L'enjeu : conquérir les cols bleus.
Scrutin après scrutin, les chiffres ont été sans appel. Si le sénateur de l'Illinois a séduit les classes moyennes et supérieures, il n'est pas parvenu à obtenir le soutien des ouvriers blancs, qui lui préfèrent Hillary Clinton. 53 % des électeurs sans diplôme universitaire disent ne pas avoir une bonne opinion de lui. «C'est une question d'image, Obama s'est ramassé au bowling, persiste à porter sa cravate, se dit amateur de roquette, pendant qu'on voit Hillary descendre du bourbon cul sec et parler prix de l'essence à bord d'un pick-up. L'Américain moyen ne se reconnaît pas dans ce professeur tiré à quatre épingles», résume Toni-Michelle Travis, professeure à l'université George Mason, en Virginie.
Plus intimiste. Même quand il dénonce le populisme de sa rivale, qui propose d'éliminer la taxe fédérale sur l'essence penda