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Libération

Soixante ans d'attente à Balata

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Réfugiés. Depuis la «nakba» de 1948, les Palestiniens rêvent toujours au retour.
publié le 7 mai 2008 à 3h22

Envoyé spécial à Naplouse. Balata est l'un des rares endroits en Cisjordanie, où l'on peut croire que la deuxième Intifada bat encore son plein. Les couleurs des affiches des «martyrs» n'ont pas passé comme ailleurs. Chaque mois, voire chaque semaine, de nouvelles viennent recouvrir les anciennes. Le dernier en date, Hani Qaabi, 21 ans, a été tué lors d'un raid de l'armée israélienne dans la nuit du 18 au 19 avril. Il était un membre, paraît-il important, des Brigades des martyrs d'al-Aqsa, la branche armée du Fatah, le parti du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Mais le Fatah de Balata et celui de Ramallah n'ont pas grand-chose à voir.

Fuite. Balata est un camp de réfugiés installé à l'entrée de Naplouse, un quadrilatère de béton de moins de 500 mètres de côté. Quelque 22 000 habitants vivent dans les limites de cette enclave, la plupart originaires ou descendants de villageois de la région de Jaffa, près de Tel-Aviv. Abou Mohamed avait 8 ans au moment de la nakba, la «catastrophe» comme disent les Palestiniens pour désigner la défaite de 1948 et la fuite de centaines de milliers de Palestiniens. «Mon père était un agriculteur, il vendait des fruits et du blé aux Juifs. Tout se passait bien entre nous. Ce sont les Anglais qui ont créé tous les problèmes en disant aux Juifs que la terre leur appartenait. On se moquait des Juifs parce qu'ils allaient s'entraîner dans les champs avec des fusils en bois. Puis la guerre a commencé.» Il se souvient