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Libération

A Katmandou, le délicat combat des exilés tibétains

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publié le 8 mai 2008 à 3h22

Dans le hall du centre communautaire de Baudhanath, le grand quartier tibétain de la banlieue de Katmandou, ils sont des centaines à réciter leurs prières en cadence. Des moines, des nonnes, des vieux en habit traditionnel, des jeunes en jean et tee-shirt, dont beaucoup se sont fait raser le crâne en signe de deuil. La salle est tellement remplie que des centaines de personnes suivent la cérémonie dans la cour, par haut-parleurs interposés. «Nous prions pour tous ceux qui sont morts au Tibet ces dernières semaines», explique une vieille femme tout en faisant tournoyer son moulin à prières.

Ambassade. Après avoir interrompu leurs manifestations, début avril, «pour ne pas perturber les élections» qui se tenaient dans leur pays d'accueil, les 20 000 Tibétains exilés au Népal sont plus mobilisés que jamais. Chaque jour, des membres de la communauté tentent ainsi de manifester devant l'ambassade de Chine à Katmandou, avant d'être embarqués manu militari. Depuis trois semaines, une grève de la faim tournante se tient aussi au pied de Swayambunath, l'un des principaux monuments bouddhistes de la ville.

Parmi les protestataires présents au premier jour de ce jeûne, Nima Dolkar, mère de famille, avait déjà entamé une première grève de la faim juste après les émeutes de Lhassa, mi-mars, avec dix autres personnes. «Nous étions tous prêts à mourir. Mais le quatrième jour, nous avons reçu un courrier du dalaï-lama nous demandant d'arrêter, car notre action était contraire