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Libération

Le dauphin Medvedev dans le grand bain

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publié le 8 mai 2008 à 3h23

Tous les ors du Kremlin, les fanfares et les pas de l'oie n'ont pas totalement étouffé l'émotion : c'est un Poutine véritablement peiné, semblant même refouler des larmes, qui a cédé hier sa place au successeur qu'il s'était choisi, Dmitri Medvedev, au cours d'une cérémonie rappelant les fastes impériaux. Comme en 2000 et 2004, pour les deux investitures de Vladimir Poutine, environ 2 000 dignitaires du régime avaient été invités à former une haie d'honneur au Kremlin pour regarder passer le nouveau président. Entamée par un cortège de Mercedes noires à travers un Moscou figé, vidé de tout trafic, la cérémonie s'est achevée par une prière à la cathédrale de l'Annonciation, dans un mixte encore un peu curieux d'inspirations tsariste et post-soviétique.

«Magnifiquement élu». Dans son bref discours d'intronisation, Dmitri Medvedev a une fois encore promis droits et libertés à ses concitoyens. Les toutes premières lignes du serment présidentiel l'obligent à «respecter et défendre les droits et libertés de l'homme», a souligné le nouvel élu. «J'estime que ma tâche la plus importante est le développement des libertés civiques et économiques», a-t-il enchaîné, promettant de lutter contre le «nihilisme juridique», c'est-à-dire de rétablir le respect de la loi en Russie.

Ces beaux discours du nouveau président russe ont déjà fait leur effet, en France notamment, où le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a assuré hier que Medvedev avait été «magni