Quand c’est dit, c’est dit. Sans peur du ridicule et malgré de nombreux appels à reporter le scrutin, le régime militaire birman a organisé samedi un référendum pour faire approuver une nouvelle Constitution. Et ceci, une semaine après un cyclone dévastateur qui a fait 60.000 morts ou disparus et 1,5 million de sinistrés. Ce scrutin – le premier en Birmanie depuis 18 ans – a été repoussé au 24 mai dans les zones les plus affectées de la région de l’Irrawaddy, ainsi qu’à Rangoun, mais il a été maintenu partout ailleurs.
A l’instar des Nations Unies, le parti de l’opposante Aung San Suu Kyi avait pressé la junte de repousser le référendum et de donner la priorité à l’aide aux victimes du cyclone Nargis, mais les généraux au pouvoir sont allés de l’avant, ne reportant le scrutin que dans 47 municipalités.
C’est la première fois que les Birmans sont appelés à voter depuis des élections législatives en mai 1990 qui avaient été très largement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Aung San Suu Kyi. A l’époque, les militaires avaient refusé d’honorer les résultats et l’opposante, 62 ans, lauréate du prix Nobel de la paix, a été privée de liberté pendant la majeure partie des 18 dernières années.
Selon la junte, l'approbation de la Constitution ouvrira la voie à des «élections multipartites» en 2010 et à un «transfert de pouvoir» progressif aux civils, mais des dissidents estiment que le texte enracine au contraire la suprématie de l'armée, au p