Aux cris de «Tibet libre !» des centaines de Japonais ont manifesté vendredi à Tokyo. Malgré quelques arrestations, ils n'auront guère perturbé la visite de cinq jours, sous haute surveillance, du président chinois Hu Jintao - la première au Japon d'un leader chinois depuis celle de Jiang Zemin en 1998. Depuis lundi, la capitale nippone est en état de siège. Les 6 600 policiers déployés donnent une idée de l'importance que le Japon accorde au grand bond en avant de ses affaires avec une Chine devenue son premier partenaire commercial et le moteur de sa croissance (Libération du 6 mai). Les entreprises japonaises emploient maintenant 9 millions de salariés en Chine.
«Voie de la paix». A nouvelle donne, nouvelle posture. Pour Hu Jintao et le Premier ministre japonais, Yasuo Fukuda, leurs nations ne sont plus «rivales» mais «partenaires.» Hu parle de «confiance mutuelle», d'«amitié», de «coopération». Messages rappelés lors des trois rencontres avec l'empereur Akihito. «Comme voisins et comme pays avec une énorme influence en Asie et dans le monde, la Chine et le Japon n'ont pas d'autre alternative que d'emprunter [ensemble]la voie de la paix, de l'amitié et de la coopération», déclarait mercredi un Hu Jintao lyrique. Une rhétorique et un ton nouveaux, les dirigeants chinois étant d'ordinaire enclins à dénoncer «le nationalisme à outrance» ou la «remilitarisation» d'un Japon qui a laissé, au siècle dernier, de