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Libération

L'ambivalente victoire du Hezbollah

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Liban. La milice chiite a écorné son aura avec sa violente démonstration de force.
publié le 12 mai 2008 à 3h25

De notre correspondante à Beyrouth. Une ruelle déserte de Hamra, le centre historique de Beyrouth-Ouest, samedi après-midi. Au pied d'un immeuble, deux miliciens du Hezbollah, montent la garde. Dans l'entrée, ils sont une dizaine, talkie-walkie à la main, faisant des allers-retours vers l'étage. Dans la nuit de jeudi à vendredi, ils ont dynamité la porte d'une société de sécurité privée proche du leader sunnite Saad Hariri, qui avait des bureaux dans la résidence. Maintenant, les hommes du parti chiite rassemblent soigneusement tous les documents trouvés. Ils n'ont plus que quelques heures devant eux pour les transférer vers leurs quartiers. L'opposition, accédant à la demande du commandant en chef de l'armée, Michel Sleimane, a accepté de retirer ses combattants des rues tout en poursuivant son mouvement de désobéissance civile.

«Guerre». Pour la majorité parlementaire, après cinq jours d'une crise d'une violence sans précédent depuis la fin de la guerre civile en 1990, la leçon est d'ores et déjà sévère. Au Liban, chacun était conscient de la puissance du Hezbollah, parti politique qui a acquis au fil des ans le soutien indéfectible de l'immense majorité des chiites et milice armée qui, à l'été 2006, a tenu en échec la redoutable armée israélienne. «S'il veut prendre Beyrouth, il lui suffira de quelques heures», disaient tous les analystes. Ils avaient raison. Mais peu d'entre eux pensaient que le mouvement passerait mercredi à l'action. Peu d'entre eux pensaient voi