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Libération

L'étrange attaque des rebelles du Darfour sur Khartoum

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publié le 12 mai 2008 à 3h25

Un prêté pour un rendu ? D'ordinaire, c'est le Tchad qui accuse régulièrement son grand voisin, le Soudan, de tenter de le déstabiliser en armant les rebelles lancés depuis l'est du pays à l'assaut de N'Djamena. Mais hier, c'est le Soudan qui a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Tchad, au lendemain d'une attaque spectaculaire menée dans les faubourgs de la capitale, Khartoum, par les rebelles islamistes du Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE), le plus puissant des mouvements actifs au Darfour.

Bilan inconnu. L'attaque du MJE aux abords de la capitale soudanaise a été repoussée par les troupes gouvernementales, au prix de combats intenses dont le bilan demeurait hier soir inconnu. Le couvre-feu qui avait été instauré samedi a été partiellement levé hier. Ces combats, inédits dans l'histoire du Soudan, ont conduit le président Omar el-Béchir à rentrer précipitamment d'un déplacement en Arabie saoudite.

Vêtu de son uniforme militaire, le chef de l'Etat a annoncé lui-même la rupture des relations avec N'Djamena à la télévision. Jusqu'alors, le conflit du Darfour avait surtout débordé au Tchad voisin. Depuis plusieurs années, les deux pays se livrent à une guerre qui ne dit pas son nom par rébellions interposées.

Après avoir joué la carte de la neutralité au début de la crise au Darfour, le président tchadien Idriss Déby s'est résolu, sous la pression de son entourage, à soutenir ses «frères» zaghawas, l'ethnie dont il est issu et qui est partie prenante da