De notre correspondante au Caire. Depuis le début du coup de force du Hezbollah à Beyrouth, mercredi, Le Caire vit à l'heure libanaise. La rivalité entre partisans du mouvement chiite et soutiens de la majorité gouvernementale s'est même propagée au-delà des frontières du pays du Cèdre. Une bataille reflétée jusque dans les travées de la Ligue arabe. Réunie dimanche en session extraordinaire, l'organisation a ferraillé tard dans la nuit pour accoucher d'un communiqué condamnant le recours à la force au Liban, sans pour autant critiquer trop ouvertement le Hezbollah.
Pour l'Egypte ou l'Arabie Saoudite, principaux soutiens arabes du Premier ministre libanais, Fouad Siniora, le Parti de Dieu est dans le collimateur, soupçonné en termes à peine voilés de faire le jeu des ambitions iraniennes. Les médias gouvernementaux fustigent Hassan Nasrallah. Depuis les succès du Hezbollah face à l'armée israélienne en juillet 2006, le leader chiite jouit d'une indéniable popularité dans la rue arabe qui inquiète notamment le pouvoir égyptien. Lequel voit dans le recours aux armes du Hezbollah contre d'autres libanais l'occasion de faire enfin tomber Nasrallah de son piédestal. «Vous étiez Monsieur Nasrallah. Vous avez libéré votre patrie de l'occupation israélienne pour la prendre en otage au profit de votre allié, l'Iran ; vous venez de perdre votre titre de "Monsieur", écrit l'hebdomadaire Rose al-Youssef, proche du pouvoir. Vous n'êtes plus un rêve arabe et