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Analyse

La coalition au pouvoir se déchire sur la restauration des juges

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publié le 14 mai 2008 à 3h27

Trois mois après les élections législatives au Pakistan, le parti de Nawaz Sharif a retiré ses neuf ministres du gouvernement.

Pourquoi cet éclatement de la coalition? En dépit de sa cinglante défaite électorale, en février, le président Pervez Musharraf n'a jamais accepté de réinstaller dans leurs fonctions la soixantaine de juges qu'il avait limogés en novembre 2007. Or, sur cette question, les deux partis qui ont remporté le scrutin, le Parti du peuple pakistanais (PPP) et la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de Nawaz Sharif, ont des opinions radicalement divergentes. Ambiguës pour le PPP, dont le nouveau chef, Asif Ali Zardari, le veuf de Benazir Bhutto, n'a jamais voulu une véritable confrontation avec Musharraf. Tranchée, en revanche, pour Nawaz Sharif, qui avait fait du retour immédiat des juges dans leurs fonctions la condition de sa participation à l'actuelle coalition. Il est d'autant plus combatif sur cette question qu'il avait été lui-même renversé en 1999 par Musharraf, quand ce dernier a pris le pouvoir. En mars, Zardari et Sharif ont signé un accord qui prévoyait la réinstallation des juges fin avril, puis avant le 12 mai. Las de voir le PPP traîner des pieds sur cette question, l'ex-Premier ministre a décidé de quitter la coalition tout en promettant de continuer - «pour l'instant» - à soutenir le gouvernement au Parlement.

Pourquoi le retour des juges est-il un enjeu fondamental ? Musharraf avait limogé les juges pendant l'état d'urgence craig